Art rime avec dollars : jusqu'à quand ?

Publié le par marine

Les foires internationales d’art contemporain se succèdent à un rythme si effréné qu’en y ajoutant les biennales, il serait possible de tourner autour de la planète sans s’interrompre en suivant les œuvres qui y sont présentées. A Paris, la FIAC fait la tête d’affiche des événements de cette fin de semaine. Sous les verrières du grand Palais, c’est la foule des grands jours, étudiants en arts appliqués, rêveurs d’art, amateurs, promeneurs, acheteurs. Beaucoup d’œuvres sont devenues des classiques et finiraient presque par lasser le regard. Plus d’audace et de fraîcheur du côté des jeunes artistes présentés au carré du Louvre.

 

Quelques grandes émotions, peu, qui suffisent quand même à justifier la visite. Des stands, s’échappent parfois le prix d’une œuvre, 12 000 euros, petit prix, le marché de l’art contemporain connaît des envolées qui rendent dubitatif sur l’évaluation de certaines œuvres. Le marché de l’art contemporain dont on ne sait s’il subira gravement les effets de la récession, reste plutôt florissant ou du moins c'est ce que l'on veut nous faire croire.

 

Si l’on se réfère au rapport annuel d’Art price les ventes d’œuvres d’artistes nés après 1945 ont explosé en Chine. Celle-ci est précédée par les Etats Unis et le Royaume uni, très loin devant la France, l’Italie, l’Allemagne. La star des artistes(nés après 1945) est sans conteste Jeff Koons dont six œuvres occupent les dix premières places des plus fortes enchères enregistrées en 2007/2008. : 21 millions de dollars pour Ballon Flower en juin dernier. Il est tellement la star que 17 pièces majeures sont actuellement exposées au château de Versailles. Certains touristes chagrin semblent regretter de trouver ces sculptures dans les appartements royaux. Alors que rois et reines se réjouiraient surement de ce coup d’air frais en ces lieux figés pour l’éternité qui s’ennuient à mourir. Dans ce top ten de la vente aux enchères, les quatre places restantes sont occupées par des artistes asiatiques, trois chinois et le japonais Haruki Murakami, le mieux connu en Occident qui s’inspire de la culture populaire et du manga.

 

Et la récession dans tout ça, impossible qu’elle ne fasse pas chuter ces prix démesurément invrassemblables dont la plupart ne semblent avoir aucun sens. Si l’art n’est pas tant de faire rêver que  de susciter la réflexion, les artistes vont pouvoir redoubler d’imagination face aux changements qui se dessinent à travers la crise. Et, la chute des prix va peut-être remettre sur le devant de la scène, des artistes de valeur dont la côte sur le marché de l’art n’atteint pas de vertigineux sommets mais qui n’en sont pas moins des visionnaires.

 

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