La princesse, le président et les universitaires

Publié le par marine

« L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur 'La Princesse de Clèves'. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de 'La Princesse de Clèves'… Imaginez un peu le spectacle ! » Nicolas Sarkosy, président de l’UMP – 23 février 2006 à Lyon.

 

Depuis, Nicolas S est devenu "Le président", il se pique de culture au point de s’autoproclamer président (il doit aimer ce titre) du conseil de la culture, considérant surement que Christine Albanel ne suffit pas à la tâche dans son ministère. De quelle culture parle-t-il ? et pour qui ?

 

Pour revendiquer un rôle de la culture dans la démocratie et contester la réforme des universités, sept à huit lectures de la Princesse de Clèves seront données cette semaine en France. Une initiative des étudiants et des enseignants-chercheurs de Paris 3 et d’ailleurs. La première à lieu en ce moment même, lundi 15 février, à Paris, devant le Panthéon.

 

Marcel Bozonnet, ancien directeur du Conservatoire National Supérieur d'Art dramatique et administrateur général de la Comédie Française, a ouvert cette lecture marathon à 15 heures.

 

Le comité à l’origine de cette initiative s’explique sur les raisons de leur démarche :

« Parce que nous désirons un monde possible où nous pourrions, aussi, parler de La Princesse de Clèves, de quelques autres textes, et pourquoi pas d'art et de cinéma avec nos concitoyens quelle que soit la fonction qu'ils exercent,

Parce que nous sommes persuadés que la lecture d'un texte littéraire prépare à affronter le monde, professionnel ou personnel,

Parce que nous croyons que sans la complexité, la réflexion et la culture la démocratie est morte,

Parce que nous croyons que l'Université est et doit être le lieu de la beauté et non de la performance, de la pensée et non de la rentabilité, de la rencontre avec la différence – culturelle ou historique, et non de la répétition du même,

Parce que nous voulons témoigner de ce que notre métier d'étudiants et d'enseignants n'est pas seulement de professionnaliser et d'être professionnalisés mais aussi de lire et de donner à lire,

Parce que nous sommes en grève pour en témoigner »

 

Cette réponse à l’arrogance et au mépris du président devant la culture mais aussi devant les revendications des enseignants-chercheurs mais pas qu’eux; est élégante, intelligente, originale et symboliquement forte. Bravo

 

Prochaine lecture à Aix, mercredi 18 février entre 14h et 20h place de la mairie.

Et pour ceux qui n’auront pas l’opportunité d’entendre cette œuvre, le roman est téléchargeable en PDF dans son intégralité et en toute légalité puisqu’il est tombé dans le domaine publique : http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre2472.html littérature équitable. Libre à vous après d’aller la lire sur la place publique ou dans votre salle de bain.

 

A Madagascar, le maire destitué qui veut être président à la place du président et le président pourraient peut-être s’inspirer de cette excellente initiative et se mettre à lire une œuvre malgache, le premier qui en termine la lecture a gagné.

Publié dans Noir

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