Prisons : Florence Aubenas à la tête de l’OIP

Publié le par marine

« Ajouter la perte de dignité à la perte de liberté, crée les conditions de récidive et des climats de haine. »

 

Elue depuis le 2 juillet présidente de l’OIP (Observatoire international des prisons), Florence Aubenas a souhaité prendre ses fonctions le 14 juillet, date dont le symbole correspond bien à cette fonction. La journaliste est la cinquième personne appelée à exercer cette responsabilité depuis la création de l’association le 22 janvier 1996.

 

« Notre association fonde son action sur les dispositions de droit interne et les instruments internationaux de sauvegarde des droits de l'homme, qui prohibent la torture et les peines et traitements inhumains ou dégradants. » Les conditions d’incarcération en France sont déplorables. Au pays qui revendique haut et fort les droits de l’Homme, le droit des prisonniers est bafoué et leur dignité aussi. Nicolas Sarkosy l’a reconnu publiquement. Même si la politique sécuritaire qu’il a grandement contribué à développer, jette en prison de plus en plus de personnes qui n’ont vraiment rien à y faire et pour lesquelles un travail d’intérêt général suffirait.

 

Début juillet, la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour traitements dégradants envers un détenu. La France détient le triste record du nombre de suicides, prisonniers et gardiens, en Europe. Une omerta maintient le silence sur la vie dans les prisons. Selon Florence Aubenas, le hiatus qui existe entre le constat de la dégradation des prisons et de l’infamant traitement des détenus et le peu d’action qu’il engendre serait dû au fait que l’opinion publique ne voit aucun intérêt à investir pour des délinquants.

 

Là est l’erreur des politiques qui se soumettent de plus en plus à l’opinion publique (cf procès Fofana sous la pression populaire la ministre de la justice s’est prononcé en faveur d’un appel du procès de Fofana et de ses co-détenus). 

 

Florence Aubenas qui a travaillé pendant plus de vingt ans sur la condition pénitentiaire, journaliste reconnue pour la qualité et le sérieux de son travail et son humilité, mise la prévention plutôt que la sanction et sur une communication doublée d'une action pédagogique pour faire évoluer la situation.

Souhaitons que Florence Aubenas dont la crédibilité ne fut jamais prise en défaut bien au contraire puisse se faire entendre et qu'enfin soient rétablis les droits de l'Homme pour tous.

 

http://www.oip.org/observatoire_international_des_prisons/

Publié dans Noir

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