"Faites le mur" : Bansky, artiste engagé et génial

Publié le par marine

 

 « Si vous exposez vos œuvres dans une galerie ou un musée, vous vous retrouvez en compétition avec Rembrandt, alors que si vous peignez dans une ruelle, vous n’êtes en compétition qu’avec une poubelle ! »

« Mon avocat estime que les flics ne pourront plus m’accuser de vandalisme puisque, en théorie, mes graffitis contribuent à augmenter la valeur d’une propriété. »

« J’utilise l’art pour contester l’ordre établi, mais peut-être que j’utilise la contestation pour promouvoir mes œuvres. »  Bansky 

Bansky, l’artiste sans visage, subversif et engagé, qui conserve précieusement son anonymat - ce ne sont pas les habitants de Stokes Croft à Bristol qui vendront la mèche, ils le vénèrent pour avoir donné au quartier des airs de galerie d’art -  a plus que du talent, il a le génie de l’époque et il sait parfaitement en user. Ce n’est pas le film « Exit through the gift shop » traduit par « Faites le mur » qu’il vient de réaliser qui dévoilera son identité. L’artiste s’y présente toujours sans visage la voix déformée par un vocodeur. Son talent y déploie un jeu de dupes qui prend la forme d’un documentaire « docu-menteur », posant de manière sarcastique et subtile la problématique de l’art aujourd’hui.

 

Bansky prend comme fil conducteur du film, un personnage singulièrement « allumé » Thierry Guetta, qui filme tout ce qui passe à portée de son regard avant de s’arrêter sur le street art qui donne enfin une cohérence à son obsession de tout figer en image. A suivre et à vivre avec ces artistes de l’impossible, Thierry Guetta bascule dans leur univers pour devenir à son tour artiste sous le nom de « Brainwash » (lavage de cerveau)  qui réussit le coup de génie : devenir une célébrité dès sa première exposition.

 

Le film déploie tout à la fois, une histoire du street art, montrant l’engagement et l’exploit de ces artistes de l’impossible qui pour afficher leur travail n’hésite pas à prendre d’incroyables risques - sportifs, obligatoirement, acrobates parfois – mais également le travail en amont celui qui se fait dans un atelier montrant qu’il ne suffit pas de manier la bombe pour prétendre à l’art.

 

L’artiste qui avait accroché en toute illégalité, ses toiles à la Tate gallery  évite l’écueil du documentaire classique pour offrir avec ce film un double regard. De l’intérieur avec les grosses pointures du graff et de l’extérieur avec ce personnage improbable de Thierry Guetta qui met le sujet traité à distance et montre comment peut se « fabriquer’ » un artiste aujourd’hui.


Bansky dont la cote sur le marché de l’art s’envole, ne s’est pas laissé prendre au jeu de la célébrité. Ses œuvres offertes au regard de tous prennent de la valeur presque malgré lui qui n’a jamais fait valoir le moindre copyright. Des reproductions en haute définition de ses dessins les plus connus peuvent être téléchargées gratuitement sur son site et il lui arrive même de vendre des tirages limités de ses originaux pour trois fois rien dans de petites librairies de Bristol !

 

Le site de Banksky. : www.banksy.co.uk  

 Site en français fort bien documenté : www.banksy-art.com/

Publié dans arc en ciel

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article