Le théâtre de Bernard Marie Koltès plus vivant que jamais

Publié le par marine

En guise de clin d'oeil à Eduardo... Ainsi va la vie

Il y a vingt ans, à quarante et un ans, mourrait Bernard-Marie Koltès. « On meurt et on vit seul. C'est une banalité... Je trouve que [la vie] est une petite chose minuscule... ». Depuis sa mort, son oeuvre n'a cessé de croître en influence.
L'univers de Koltès est pétri  dans la réalité très contemporaine: un chantier de «Blancs» en Afrique, les docks malfamés de New York, une province en pleine guerre d'Algérie. Il parle de racisme, d'exclusion et d'homosexualité par détournements. Il scrute l'humain à travers les rapports de forces, la violence familiale, la quête perpétuelle du désir et de l'identité. Il reste d'une actualité criante. 

Pour le vingtième anniversaire de sa mort, le Théâtre de la ville de Paris et France-culture se sont associés pour monter une lecture, mise en espace de Roberto Zucco. Georges Lavaudan en assure la direction. Cette pièce d'une incroyable force, s'inspire de l'histoire d'un jeune serial killer du nom de Succo, à la beauté angélique. Emprisonné pour avoir tué son père, Roberto Zucco s’évade. Il rencontre des personnes très différentes. Leur vie, leurs idéaux, vont être chamboulés par cette rencontre avec ce personnage hors normes et fascinant. Très loin, de l’image que l’on se fait d’un tueur en série : sous ses apparences de " bête sauvage ", de monstre sanguinaire, Roberto Zucco est incroyablement humain, parfois touchant. Koltès nous donne un texte réaliste et poétique où la condition humaine, ses contradictions et ses forces éclatent au grand jour. Roberto Zucco nous fait passer des rires aux larmes, sans fausse pudeur ni caricature, mais simplement, avec humanité. Interdite à Chambéry, en 1991, où un agent de police avait été tué au moment des faits par le vrai meurtrier, la pièce présentée par Bruno Boëglin, premier metteur en scène de Koltès, en 1977, soulève un débat houleux entre réalité et fiction.

«Le théâtre, c'est le contraire de la vie, mais j'y reviens toujours et je l'aime, car c'est le seul endroit où l'on dit que ce n'est pas la vraie vie.»

Sept années de travail ont été nécessaires à Brigitte Salino pour écrire cette biographie sensible et intelligente de Bernard-Marie Koltès. Le théâtre contemporain doit beaucoup à cet OVNI flamboyant. 

Brigitte Salino
Bernard-Marie Koltès
Stock - 16 septembre 2009

- 4e de couverture -
                                       


"Bernard-Marie Koltès a traversé son temps comme une comète. Il a vécu quarante et un ans, de 1948 à 1989, et laissé une œuvre brève, qui tient pour l'essentiel en six pièces : La Nuit juste avant les forêts, Combat de nègre et de chiens, Quai Ouest, Dans la solitude des champs de coton, Le Retour au désert et Roberto Zucco.
Auteur d'un théâtre existentiel porté par une vision du monde, il fut considéré comme un classique contemporain dès son vivant. Patrice Chéreau a créé presque toutes ses pièces dans les années 1980 ; depuis elles ne cessent d'être jouées, en France et à l'étranger.
Comment le fils d'un officier de droite, qui a grandi à Metz, est-il devenu cet auteur-là ? Quels choix l'ont guidé ? Quel imaginaire l'a forgé ? Cette première biographie tente de répondre à ces questions, tout en sachant que toute vie - et surtout la sienne - garde ses secrets. « Ma vie est sans intérêt », disait Bernard-Marie Koltès, peu avant sa mort, du sida. Seule pour lui comptait l'œuvre. Il avait raison : sa vie est intéressante parce qu'il a écrit. Et qu'il a écrit ce théâtre-là."

Roberto Zucco, lecture -Mise en espace
enegistrement public, vendredi 30 octobre à 20h30
Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès, une pièce dirigée et mise en ondes par Georges Lavaudant. Avec Eric Elmosnino, Sara Forestier, Marilu Marini, André Marcon, Astrid Bas, etc.
Infos pratiques : Enregistrement à 20h30 au Théâtre de la Ville,
2 place du Châtelet,
75004 Paris.
Métro : Châtelet/Les Halles
Réservations au 01 42 74 22 77 ou sur www.théâtredelaville-paris.com.
Tarif : 5 €.
Diffusions sur France Culture dans Théâtre & Cie le dimanche 8 novembre de 20h à 22h.

Publié dans arc en ciel

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A
<br /> ah oui évidemment dans celle d'Eduardo!<br /> je comprends tout le poids du clin d'oeil maintenant ;-)<br /> <br /> <br />
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A
<br /> oui j'ai déjà eu envie de lire ses pièces... tu en as dans ta bibliothèque?<br /> <br /> <br />
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M
<br /> dans la mienne, non, mais dans celle d'Eduardo, surement, il avais interprété un personnage de Roberto Zucco. Vex-tu que je regarde ?<br /> <br /> <br />