Tourisme médical : l'or du rein

Publié le par marine

A l'heure de la mondialisation et de la commercialisation, les organes subissent les lois de l'offre et de la demande. Le rein est un organe qui fait l'objet d'un commerce rentable. D'un côté, les patients en peine de cet indispensable organe pour continuer à vivre qui s'impatientent devant les listes d'attente interminable et de l'autre, les donneurs, pour la plupart des personnes poussées par la pauvreté qui n'hésitent pas à sacrifier un rein pour améliorer leur vie. Donneurs et receveurs ont le même objectif  : celui de vivre mais pas pour les mêmes causes. 

62 125 reins ont été transplantés en 2005 dans le monde. Le rein a la cote, les "cours" (chiffres l'OMS 2006) varient selon les pays : en Afrique du sud, un donneur de rein rémunéré touchera 470 euros) en Inde, 670 euros, en Moldavie 1 800 euros, en Turquie entre 3 400 et 6 800 euros, et plus de  20 200 euros aux Etats-Unis,  Les intermédiaires se rémunèrent grassement : en Colombie, la transplantation d'un rein prélevé sur un cadavre est proposée à 54 000 euros. .

La "Déclaration d'Istanbul sur le trafic d'organes et le tourisme de transplantation", rédigé, en mai, par 150 représentants gouvernementaux et responsables médicaux et scientifiques à l'initiative de la Société internationale de transplantation (TTS) et de la Société internationale de néphrologie  rappelle que l'accessibilité aux soins médicaux est l'un des droits de l'Homme et suggèrent "les stratégies afin d’augmenter le nombre de donneurs, d’empêcher le trafic d’organes, le tourisme de transplantation et le commerce de transplantation et pour soutenir les programmes de transplantation qui visent à sauvegarder la vie en toute légitimité."

lire : déclaration d'istambul

La pénurie de greffons ne touchent pas tous les pays européens de la même façon : à Chypre, la solidarité conduit à un taux de dons élevés entre vivants, nos voi
sins espagnols sont en situation de quasi autosuffisance grâce aux prélévements sur donneur décédé, preuve qu'une amélioration en matière de transplantation est possible. Mais en France, rien de tel pour l'instant, plus de 13 000 malades sont en attente d'un don d'organe. Le prélèvement sur personne en situation de mort cérébrale subit encore un manque d'informations et de formations.

Une question me vient à l'esprit à ce propos à laquelle je ne sais pas répondre : vaut-il mieux être pauvre et en bonne santé ou riche et malade ?

Publié dans Noir

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