Elles : les femmes en expo et dans le dico

Publié le par marine

elles@centrepompidou, troisième présentation thématique des collections du Musée national d’art moderne, du 100% féminin pour cette institution qui a sorti pour l’occasion 500 œuvres des créatrices du 20e et 21e siècle. Merci Yves Rocher, mécène de l’opération, qui prend soin de la femme « parce qu’elles le valent bien » comme le rappelle sans cesse l’un de ses concurrents grand cosméticien devant l’éternel. Prenez quelques vitamines au besoin avant de vous y rendre, le parcours est dense et il vous faudra du souffle pour l'effectuer intégralement et sans flancher.

 

500 œuvres et pas des moindres, 200 artistes, des grandes pointures : Sonia Delaunay, Frida Kahlo, Dorothea Tanning, Joan Mitchell, Maria-Elena Vieira da Silva, et tant d’autres pour la partie historique, voisinent avec les grandes créatrices contemporaines, Niki de Saint Phalle, Marina Abramovic, Sophie Calle, Orlan,  Annette Messager, Louise Bourgeois, … organisées en 7 chapitres : «Pionnières», «Feu à volonté», «Corps slogan», «Eccentric Abstraction», «Une chambre à soi », «Le mot à l’œuvre», « Les immatérielles » auxquels quelques historiennes de renom prêtent leurs commentaires savants. S’expose à travers ces œuvres le parcours de ces créatrices pour une reconnaissance de leur talent à l’égal de leurs homologues masculins qui ont, parfois dû sur-jouer le physique ou mettre en évidence leur sexe et leur sexualité pour s’affirmer sur la scène artistique.

 

Et si Beaubourg affirme sans vergogne son engagement auprès des artistes femmes, toutes disciplines confondues pour remettre les créatrices au centre de l’histoire de l’art moderne et contemporain, l’établissement ne prend pas trop de risque, à le faire aujourd’hui mais rien ne nous fera bouder notre plaisir car la force de cette exposition est bien de rendre un très tardif hommage à ces femmes dont les œuvres fortes et puissantes tordent le cou à certains clichés qui nous cantonneraient encore dans la douceur et la mièvrerie. Louise Bourgeois, Marina Abramovic et beaucoup d’autres sont là pour contrer ces croyances qui perdurent malgré tout.


Eh oui, nous sommes au 21e siècle et le « Petit Robert » que l’on aurait pensé au dessus de la misogynie a été pris la main ou plutôt le mot dans le sac par Françoise Leclère, écrivaine toulousaine qui a décortiqué ce dictionnaire pour en révéler un sexisme  plutôt corsé qu’on en juge : « le mot "mâle" est défini par : "1. Individu appartenant au sexe doué du pouvoir de fécondation ; 2. Fam. ou péj. Homme caractérisé par la puissance sexuelle." Tandis qu'à "femelle" correspond : "1. Animal du sexe qui reproduit l'espèce en produisant des ovules fécondés par le mâle ; 2. Pop. et péj. Femme." Le mâle est un individu quand la femelle est un animal ; il est doué du pouvoir de fécondation quand elle se contente de reproduire l'espèce. » L’auteure en a tiré un livre réjouissant « Le Miso mis à nu » multipliant les exemples, qui, tous, révèlent le "sexisme intériorisé" du langage. 


En résumé :

A voir, l’exposition à Beaubourg jusqu’au 24 mai 2010, il vous en restera toujours quelque chose : Centre Pompidou - 75191 Paris cedex 04 - 01 44 78 12 33 – métro Hôtel de Ville, Rambuteau -  Exposition ouverte tous les jours, sauf le mardi, de 11h à 21h – gratuit le premier dimanche de chaque mois.

 

A lire pour en sortir édifié : « Le Miso mis à nu » Françoise Leclère, Editions Maronie, les maux du dicco.

Publié dans arc en ciel

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
<br /> Il faudrait penser à noter le nom de l'œuvre. C'est important ! Sinon ton blog est bien.<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> Merci pour l'intérêt porté à mon blog. Je ne légende jamais mes photos mais dans ce cas-là, tu as raison, je ferais attention. bonne soirée<br /> <br /> <br />