Né dans la rue dans la rue : graffiti

Publié le par marine

Graffiti et tags ont définitivement leur place dans le domaine de l'art. Les expositions qui leur sont consacrées se multiplient et les tagueurs les plus talentueux sont dragués par les galeristes. Devant le succès rencontré par l'exposition "Né dans la rue ; graffiti", la Fondation Cartier a décidé de prolonger son ouverture jusqu'au 10 janvier 2010.


 "L’exposition met en lumière l’extraordinaire vitalité d’un mouvement artistique qui a pris son essor dans les rues de New York au début des années 1970 et qui est rapidement devenu un phénomène mondial. Solidement ancré dans le paysage culturel, le graffiti traverse aujourd’hui les domaines des arts plastiques, du design et de la publicité. Pourtant, en dépit de son omniprésence, cette forme d’expression essentiellement illégale, dont les origines et l’histoire demeurent peu connues du grand public, continue d’évoluer en périphérie du monde artistique contemporain. Cette exposition s’efforce de tracer les contours d’un territoire vaste
et complexe, qui englobe aujourd’hui quantité de techniques, d’idées et de courants différents. Offrant une lecture des origines du mouvement ainsi qu’un panorama de la pluralité des écritures contemporaines, l’exposition Né dans la rue – Graffiti donne au visiteur l’occasion de découvrir une forme d’art omniprésente et en perpétuelle évolution, et de renouveler ainsi le regard que chacun porte sur la ville." extrait du dossier de presse plutôt bien fait dont je vous invite à lire le contenu, introduction complète sur l'histoire de ce mouvement nè aux Etats-Unis dans les années 1970, des biographies d'artistes et des extraits d'interviews,  en prime : des photos de tags vraiment magnifiques.


Extrait de l’entretien avec Seen
réalisé par Chris Pape, avril 2009

(Richard Mirando de son vrai nom, né en 1961 dans le Bronx où il a grandit. Il vit désormais à Paris. A 13 ans, prodige en art plastique, il réalise des peintures décoratives pour le compte de son oncle, propriétaire d’un garage auto. Il personnalise alors ses premiers véhicules. Richard est captivé par les rames de métro peintes, pénètre dans le dépôt un samedi après-midi de 1973 et réalise sa première « pièce ». Il choisit le pseudo « Seen ». L’enchaînement des 2 « E » lui plaît et la signification lui correspond. Faire du graffiti devient pour lui le moyen de concrétiser son désir d’être vu par le plus grand nombre.)

 

« Parle-nous un peu de la répression. Elle avait différents agents : les parents, la police (les fameux flics Hickey et Ski), les gangs, et tous ceux dont le seul but était le cross-out, le fait de recouvrir les pièces des autres.

Pour résister à la répression, c’est uniquement une question de motivation. Personnellement, j’ai peut-être eu de la chance parce que je m’entendais bien avec les autres graffeurs et que je n’ai jamais été dans le conflit. Et puis, j’étais plutôt du genre acharné, rien ne pouvait m’arrêter. On était plusieurs dans ce cas à avoir la même motivation. Il y avait Comet, par exemple, qui a fait beaucoup de dégâts. Par ailleurs, j’avais des parents assez compréhensifs. Au bout d’un moment, quand je suis devenu adulte, ils m’ont bien soutenu. On peut dire que j’ai été plutôt chanceux. Avec Hickey et Ski, on jouait vraiment au chat et à la souris. Je n’avais aucune hostilité envers eux. Ils étaient souvent en faction dans leur voiture devant ma maison. Pour moi, en tant que graffeur, c’était important d’avoir toujours un coup d’avance. Hickey et Ski faisaient partie de ce jeu. Ce n’étai pas de la répression, c’était pour s’amuser. »


Dans une scènographie soignée et aérée, l'histoire du mouvement est retracée à travers une documentation riche : carnets, photos, vidéos, palissades, films... parmi les films, le très beau documentaire d'Agnès Varda réalisé au Brésil qui passe deux fois par semaine.

La palissade extérieure offre aux tagueurs officiels côté gauche et aux autres côté droit, un espace pour déployer leur talent pendant toute la durée de l'exposition. Chaque semaine, de nouveaux artistes viennent recouvrir les travaux précédents en toute légalité et sous le regard d'une foule de curieux.

Allez-y si vous pouvez :
Fondation Cartier - 261 bd Raspail - 75014 Paris
Tous les jours sauf le lundi de 11h à 20h
http://fondation.cartier.com/?_lang=fr&small=0&i=143744

 

Publié dans arc en ciel

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